Martin Van Buren descend d'une famille modeste d'origine hollandaise. Fils d'un tavernier et fermier, il naît à Kinderhook dans l'Etat de New York en 1782. Il devient avocat et s'intéresse à la vie politique new-yorkaise. En temps que leader d'une influente organisation politique new-yorkaise, l'Albany Regency, il remplit ses obligations et accède ainsi à une place de sénateur en 1821.
Lors de sa préparation pour la campagne électorale de 1827, Andrew Jackson voit tout de suite Van Buren comme un soutien stratégique dans le Nord. Pour le remercier de son appui, Jackson lui offre le poste de Secrétaire d'Etat. Au moment où les autres membres de son cabinet, choisis par Calhoun, lui font défaut, Van Buren apparaît aux yeux de Jackson comme le plus fidèle et le plus recommandable de ses hommes. Il le qualifie alors d'homme "sincère sans aucune ruse". Lorsque l'atmosphère se dégrade entre le président Jackson et le Vice-président Calhoun, Van Buren apparaît en effet comme un conseiller astucieux. Cependant il se heurte à la jalousie de Calhoun qui voit en lui un concurrent direct pour la succession de Jackson; il s'opposera ainsi à ses propositions en profitant de sa place en tant que président du Sénat. L'élection de 1832 allie définitivement Van Buren à Jackson: il est élu à la vice-présidence. En 1836 Jackson impose son choix du "petit magicien" comme successeur et Van Buren bat largement son adversaire Whig, William Harrison. Mais son mandat va vite tourner au cauchemar : Jackson lui laisse un pays à l'apparente prospérité en réalité rongé par l'inflation. En effet, les mesures financières de Jackson ont favorisé la crise. Son opposition à une seconde banque américaine ainsi que l'élaboration du Specie Circular qui impose l'achat des nouvelles terres en monnaie métallique ont entretenu une atmosphère inflationniste. L'Amérique vit à crédit. Trois mois après son investiture, la crise éclate, plus de 600 banques et de nombreux commerces font faillite. La démocratie américaine connaît alors la plus importante dépression de sa jeune histoire. Van Buren prolonge la politique déflationniste de Jackson et ses mesures ne font qu'empirer la crise. Il pense que la crise sera plus vite résolue si chaque individu travaille à son propre salut. Son inertie met en fureur le monde des affaires. Il s'oppose comme Jackson à la création d'une banque des Etats-Unis; il suggère de placer les fonds de l'Etat à une Trésorerie indépendante et de faire tous les paiements en or et en argent. Mais rien ne permet d'enrayer la crise et Van Buren peu aimé des foules en est désormais détesté.
Date de création : 24/12/2004 @ 14:00
Dernière modification : 08/07/2005 @ 14:33
Catégorie : A/ 1er au 10e Présidents
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